Les coliques du nourrisson représentent une préoccupation majeure pour de nombreux parents. Si vous êtes ici, c'est probablement parce que vous cherchez des réponses aux pleurs incessants de votre petit.e. En tant qu'ostéopathe spécialisée en périnatalité, je comprends à quel point ces moments peuvent être éprouvants. Dans cet article, je vais vous apporter des éclaircissements sur les coliques, leurs causes potentielles, et comment l'ostéopathie peut apporter un soulagement à votre bébé. Mon objectif est de vous fournir des informations pratiques et des conseils pour mieux accompagner votre enfant dans cette phase délicate de sa vie.
Les coliques du nourrisson sont diagnostiquées lorsqu’un bébé pleure de manière inconsolable pendant de longues périodes, sans cause apparente. Il s’agit d’un diagnostic dit « d’exclusion », ce qui signifie qu’il est posé une fois que d’autres causes pathologiques potentielles ont été écartées, telles que des infections, de la fièvre, des troubles digestifs plus graves ou des allergies alimentaires. Une consultation chez votre pédiatre est donc essentielle si vous constatez une augmentation significative des pleurs chez votre bébé pour évaluer ces autres causes.
Il existe une absence de consensus autour de la définition des coliques. Elles seraient définies comme une irritabilité, une agitation ou des pleurs d’un enfant par ailleurs sain et bien nourri, pour un total de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, depuis 3 semaines ou plus. Ces seuils ont été établis de manière arbitraire et ne sont pas en soit un critère de diagnostic précis.
Chez un bébé qui présente des coliques on peut observer fréquemment certains signes
Hypertonicité,
Repliement des jambes de bébé contre son ventre,
Serrage des poings,
Cambrement du dos,
Énervement,
Grimaces,
Transpiration abondante,
Présence de gaz,
Troubles du sommeil,
…
Les pleurs : un comportement normal
Il est important de rappeler que les pleurs excessifs font (malheureusement) partis d’un développement normal de l’enfant. Par exemple, on entend beaucoup parler des fameux pleurs de décharge du soir qui sont normaux et expliqués par le fait que bébé expérimente et retient un nombre incommensurable d’informations nouvelles dans la journée créant une tension à relâcher. Pleurer est un comportement essentiel pour que le bébé puisse communiquer ses demandes et que celles-ci soient réalisées par le parent. On comprend alors bien que la frontière puisse être assez floue entre normalité physiologique et le diagnostic de colique.
Pour illustrer ces propos, voici un graphique montrant l’évolution du temps de pleurs lors des premières semaines de vie d’un nourrisson non pathologique.
Les coliques touchent environ 20% des bébés, elles commencent vers 2 à 3 semaines de vie et il existe un pic vers 6 semaines. La bonne nouvelle est qu’elles sont bénignes et qu’elles se résolvent vers 12 semaines dans 86% des cas. Malgré cela, elles sont évidemment une source d’anxiété et de détresse pour les parents et d’inconfort pour les bébés.
Comment explique-t-on les coliques ?
Lorsque bébé nait, son système gastro-intestinal est encore immature. Il n’a jamais mangé, jamais digéré. Cela requiert un moment d’apprentissage évident qui peut être plus ou moins long.
Le système nerveux entérique qui gère la digestion est lui aussi immature. On peut donc avoir un trouble de la motilité intestinale avec ce qu’on appelle de l’hyper-péristaltisme, des contractions intestinales et un manque d’harmonie entre toutes les fonctions digestives.
L’intolérance au lactose est également régulièrement citée dans les causes des coliques. Elle est due à un manque d’une enzyme qu’on appelle lactase qui permet de digérer le lactose. Le lactose n’est alors pas absorbé dans l’intestin grêle et arrive dans le colon où les bactéries vont le fermenter ce qui va produire beaucoup d’hydrogène et donc une production de gaz qui rende bébé inconfortable.
Une flore intestinale altérée peut également jouer un rôle dans les coliques. Le système digestif contient en effet un grand nombre de bactérie qui nous permettent de digérer nos aliments. Chez certains bébés il pourrait y avoir un manque de certaines bactéries qui pourrait expliquer les pleurs de bébé.
Le lait de vache est lui aussi montré du doigt. Les protéines qu’il contient sont difficile à digérer et peuvent provoquer des coliques. Certaines données montrent que les coliques de 25% des bébés pourraient être attribuées à la protéine de lait de vache.
Il existe également d’autres causes qui peuvent venir s’ajouter comme le stress et l’anxiété parentales (on comprend vite l’effet cercle vicieux pleurs excessifs – stress parental - colique), une mauvaise technique pour nourrir bébé (ingestion d’air par bébé pendant le biberon ou la tété par exemple) ou encore une mauvaise interprétation des pleurs du bébé qui provoque une insatisfaction de celui-ci.
Comment soulager les coliques ?
Plusieurs approches permettent de soulager les coliques et de rendre cette période moins éprouvante pour bébé et ses parents.
Supplémentation en lactase (protéine nécessaire pour digérer le lactose)
Probiotique pour améliorer la flore intestinale et prébiotique pour augmenter les fibres
Anti-spasmodique pour aider les crampes
Eviction des protéines de lait de vache : lait en poudre hypoallergénique ou arrêt total des produits à base de lait de vache pour la maman allaitante
Chaleur sur le ventre
Position de bébé en « panthère » : ventre de bébé repose sur l'avant-bras des parents
Eau Hépar
Massage et pédalo pour le détendre et l’aider à évacuer
Comme chaque bébé est évidemment différent et il n’existe pas de protocole universel. L’idéal est de bien s’entourer : pédiatre, sage-femme, conseillère en allaitement, ostéopathe, … C’est la multiplication des compétences et l’effort collectif qui apporteront un véritable soulagement.
Le rôle de l’ostéopathie :
Soulagement des tensions mécaniques : Les nourrissons peuvent avoir des tensions dans la zone abdominale, thoracique, ou encore au niveau du bassin. L'ostéopathe en effectuant des manipulations douces pour rétablir la mobilité des structures impliquées, favorisant ainsi une meilleure digestion.
Amélioration de la mobilité viscérale : En travaillant sur la mobilité des organes digestifs, tels que l'estomac et les intestins, l'ostéopathie peut améliorer le transit intestinal et réduire la production de gaz, qui sont souvent responsables des douleurs liées aux coliques.
Si vous constatez que les pleurs de votre petit perdurent malgré vos efforts, n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Ensemble, nous pourrons explorer les causes sous-jacentes et travailler vers un soulagement durable pour votre enfant. Votre bien-être et celui de votre bébé sont ma priorité. Je consulte dans le Brabant-Wallon (Rixensart, Waterloo) et à Bruxelles (Auderghem, Ixelles).
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